mercredi 25 mars 2009

LGF monte un colloque (phase 3: la com') III

Dit comme ça, ça a l'air tellement cool que du coup je prends le temps de lire mon horoscope avant de m'y mettre: “Votre rythme va se trouver bloqué par des éléments extérieurs et il vous faudra bien vous adapter. Ne vous laissez pas détruire par des idées pessimistes !” Pessimiste, moi? Mais tout roule, allons! Bon, je m'y mets. D'abord, plier l'affiche en deux. Tiens, je dégage un peu mieux le bureau, et voilà, bord du haut contre bord du bas, là où sont les logos.
Là où sont les logos?… Hé, les logos?! Les logos que j'avais amoureusement téléchargés pixel après pixel auprès de chaque service de com de chacun de mes augustes financeurs? Où sont mes LOGOS?! Bon sang, mais sur mon ordinateur, la dernière fois, ils apparaissaient, j'ai vérifié au moins mille fois! Qu'est-ce c'est que ce bazar, au moment où j'allais avoir fini, enfin, presque commencé? Je déboule à l'imprimerie. Roger vient de finir son service, Kevin a une décharge syndicale, il reste juste Bertrand, le stagiaire. La larme à l'œil, je demande à Bertrand s'il sait où sont passés mes logos.


“Ah!” Soupir fataliste de Bertrand. “C'est les plug-in. Enfin, pas les plug-in directement, mais dans la conversion de format, vous voyez, avec InDessin — mais ça le faisait d'ailleurs aussi avec Pikchureshoup, peut-être pire même —, quand on exporte vers un périphérique, enfin pas vraiment un périphérique, mais dans le protocole, si à l'arrivée, vous voyez, on est en EPS, alors que vous, chez vous, ben vous travaillez sur un écran RVB, mais la machine, elle, elle convertit en CMJN, vous me suivez? Eh bien, au moment où on exporte, enfin, pas exactement au moment où on exporte mais je simplifie, ben c'est là.” C'est là quoi, je demande? “Ben, c'est là que les logos ont sauté, probablement.” Et je fais quoi, moi, là, avec mes logos sauteurs?


— “Ah, re-soupire fataliste Bertrand (je sens que Bertrand, il en a un peu marre d'être stagiaire). Là, ben, soit vous refaites les affiches. Mais ça va être cher. Soit je vous imprime 250 petits logos de chaque et vous les collez à la main. Mais je peux vous les massicoter, hein, si vous préférez… C'est pas long, remarquez; tiens, votre collègue, en Espagnol, le mois dernier, le logo du Conseil Général avait viré de couleur, c'était plus le bon Pantone, et vous savez, au CG ils sont vétilleux. Eh bien, elle les a fait colorier par ses enfants, au feutre. En une après-midi ils avaient fini, vous savez!”

3 commentaires:

  1. Une rapide preuve d'amour à vous, spirituelle représentante d'une caste de grognards qui tarde à mourir : MERCI pour ce blog, qui anime un peu mes longues heures de procrastination, celles qui séparent ma préparation à l'audition de la commission de recrutement, de ma rédaction des 3 fiches du prochain ouvrage collectif de mon labo, laquelle ne doit pas interférer avec la rédaction de ma TèZ en attendant la reprise des cours, si les 3 AG de la semaine prochaine la votent.
    A vous relire,
    DJ

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  2. Sachant ce qu’implique le doctorat en terme de durée, j’aimerai rappeler ici, pour plus de solidarité entre nous, la filiation trop souvent négligée entre enseignants-chercheurs et étudiants, par cette citation tirée de L’allergie au travail (l’anti mea-culpa de la « feignasse inaboutie ») :

    « Pour beaucoup [d’étudiants], tout semble se passer comme si l’enseignement supérieur, loin de préparer à l’exercice proche d’une profession, constituait au contraire le meilleur moyen de retarder l’entrée dans la vie active. (…) Ils y voient surtout une excuse pour ne pas assumer immédiatement et le moment venu la plénitude de leur responsabilités d’adultes. Plus qu’une indétermination excessive ou une répugnance à l’égard de telle ou telle profession, c’est en effet une véritable appréhension de n’importe quelle forme de travail qu’ont en commun aujourd’hui beaucoup d’étudiants prolongés ».

    Ouais ! La vérité, c’est qu’on ne nous donne pas envie de travailler…

    Un étudiant qui vous veut du bien.

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  3. Djulai, merci pour cette preuve d'amour, à laquelle je suis extrêmement sensible, car pour être feignasse, je n'en suis pas moins femme.
    Quand un Harry me veut du bien, je ne sais pas pourquoi, je sens un frisson me parcourir l'échine (mais ce doit être ma paranoïa galopante, aussi soigneusemnet entretenue que mon hypertrichose palmaire). La citation que tu indiques mérite réflexion: c'est vrai, nous, universitaires, étudiants comme enseignants-chercheurs, nous n'assumons pas "la plénitude de nos responsabilités d'adulte", "la vie active", ni le "travail". Ce doit être dans nos gènes: faudrait quand même pas oublier l'étymologie d'"école"... Alors, plutôt que cette citation déprimante, punaise plutôt au-dessus de ton hamac quelque chose comme le petit texte de Gracq en date du 7 mars, et sache que je me sens très solidaire des feignasses inabouties dont tu fais partie et dont j'étais il n'y a pas si longtemps (ça, c'est pour te faire rêver à ma silhouette juvénile, malgré l'incroyable virtuosité technique et intellectuelle de mon blog, qui témoigne d'une grande maturité de feignasse). Bien à toi. LGF

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