mercredi 15 avril 2009

LGF part (vraiment) en vacances


Mon hypertrichose palmaire émettant des couinements de protestation de plus en plus insistants depuis quelque temps, j'ai décidé de me mettre au vert pour une semaine. Mais, pendant mon absence, vous pouvez continuer à m'envoyer des marques d'amour (ah! Djulaï!) ou faire vivre le blog à ma place en y racontant à votre tour vos expériences de grosses feignasses (le rêve absolu de LGF). A bientôt.

6 commentaires:

  1. Pour nourrir la controverse : le blog d'une autres fainéante qui aspire à se la couler douce à vie http://elpide.blogspot.com/

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  2. hi, eu trop la flemme d'enlever le s des autres

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  3. "Les êtres lents n'avaient pas bonne réputation. On les disait empotés, on les prétendait maladroits, même s'ils executaient des gestes difficiles. On les croyait lourdaux, même quand ils avançaient avec une certaine grâce. On les soupçonnait de ne pas mettre beaucoup de coeur à l'ouvrage. On préférait les dégourdis - ceux qui, d'une main leste, savent desservir une table, entendre à mi-voix les ordres et s'empresser à les réaliser et qui, enfin, triomphent dans le calcul mental. Leur vivacité éclatait dans leurs mouvements, leurs répliques, et même dans l'accuité de leur regard, la netteté de leurs traits : de vif-argent. "Ne vous faites pas de souci pour eux, ils se tireront toujours d'affaire."
    J'ai choisi mon camp, celui de la lenteur. J'éprouvais trop d'affection pour les méandres du Lot, un petit paresseux, et pour cette lumière qui en septembre s'attarde sur les derniers fruits de l'été et décline insensiblement. J'admirais les gens, hommes ou femmes, qui, peu à peu, le temps d'une vie, avaient donné forme à un visage de noblesse et de bonté. A la campagne, après une journée de travail, les hommes levaient leur verre de vin à hauteur de leur visage, ils le considéraient, ils l'éclairaient avant de boire avec précaution. Des arbres centenaires accomplissaient leur destinée après un siècle et une telle lenteur avoisinnait l'éternité.
    La lenteur, c'était, à mes yeux, la tendresse, le respect, la grâce dont les hommes et les éléments sont parfois capables.
    A l'inverse m'iritaient ceux de mes camarades qui se précipitaient à la cantine et qui à l'école couraient après les premières places, pourquoi pas, le prix d'excellence. Ils désiraient devenir très vite des adultes, emprunter les habits et l'autorité des adultes - après avoir bâclé une enfance à jamais abolie. Je me méfiais tout autant des visiteurs (nous les appelions les "Parisiens") qui, après avoir fait le tour de nos fermes et compris "nos mentalités", s'en retournaient à la ville pour se moquer des ploucs qu'ils avaient rencontré.
    Pour ma part je me suis promis de vivre lentement, attentivement, toutes les saisons et les âges de mon existence."

    Pierre Sansot (1928 - 2005) - Du bon usage de la lenteur

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  4. Magnifique! Merci pour ce beau texte.

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  5. Bon, et puis tant que je suis, je suis allée voir le blog de Pandore. Chouette, une copine!

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